Je vous donnerai de l'eau vive!

« Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’auras plus jamais soif »…

Savez-vous quelle est la proportion d’eau de notre corps ? 60% (Le cerveau contient même 80% d’eau)…

Savez-vous qu’il faut 1500 litres d’eau pour produire 1 kg de blé ? et 4500 litres pour un kilo de riz !

Oui, l'eau est vraiment indispensable à la vie!

Jésus en demandant de l’eau à cette femme veut donc satisfaire ce besoin élémentaire que nous avons tous car nous ne pouvons pas vivre sans eau. L’eau est symbole de vie, même si elle est aussi parfois symbole de mort : les événements récents nous l'ont rappelé, le tsunami japonais, la tempête Xynthia l’année dernière. La Bible nous en présente une version avec le déluge !

Mais l’eau est principalement symbole de vie car elle est nécessaire et indispensable à la vie.

Si notre corps, mortel, a besoin d’eau, il est une autre eau dont notre âme a besoin. C’est cette eau vive dont parle Jésus à la Samaritaine et dont nous ne saisissons pas le sens tout comme elle-même.

Dans le livre de l’Exode, nous venons d’entendre comment Moïse a été l’instrument de Dieu qui a donné de l’eau à son peuple. Jésus ici, introduit une eau qui est bien plus fondamentale : il s’agit de l’eau vive qui est autant indispensable à notre âme que l’eau que nous buvons l’est pour notre corps.

Mais pour nous faire mieux comprendre le sens de cette eau vive, Jésus se place dans une situation extra-ordinaire. Jésus, fatigué par la route s’assoit au bord d’un puits à midi (l’heure où il fait généralement le plus chaud !). Et il s’adresse à une femme, une étrangère (une Samaritaine), une femme de mauvaise vie (puisque la suite nous apprend qu’elle collectionne les maris…) Et c’est dans cette situation étrange que Jésus demande de l’eau, lui qui n’a même pas de quoi puiser de quoi se désaltérer. Alors face à la surprise de cette femme, il renverse la situation et lui dit qu’il peut lui donner une eau bien plus vitale, bien plus rafraîchissante puisqu’alors on n’a plus jamais soif !

« Si tu savais le don de Dieu ». Voilà bien ce qui conditionne l’accès à cette eau qui désaltère à jamais. Il nous faut rentrer dans la connaissance de l’amour de Dieu pour savoir que Lui seul, peut nous rassasier et nous conduire à la vie éternelle.

Cette rencontre avec la Samaritaine, nous interroge aujourd’hui. Quelle soif avons-nous ? De quelle eau avons-nous besoin ?

L’eau pour nos corps est abondante chez nous. Il nous suffit de tourner un robinet pour qu’elle coule… Robinet que nous oublions parfois d’éteindre sans penser que certains n’ont pas accès à l’eau. Dans de nombreux pays, l’eau est rationnée. Cela me rappelle l’histoire d’un ami prêtre parti rencontrer des confrères dans le sud de l’Algérie. Exténué par le voyage, il sauta dans la douche une fois arrivé pour se rafraîchir. Voyant ses amis le regarder bizarrement quand il revint au-milieu d’eux, il leur demanda ce qu’il y avait. Ils lui répondirent : « tu viens d’utiliser toute l’eau de la journée. » Oui, il est si naturel pour nous de surconsommer l’eau que nous n’y prêtons pas assez attention.

Oui mais, l’eau vive, comment y accéder ? Et d’abord, avons-nous soif de Dieu ? Ce temps de carême est sans doute un temps privilégié pour nous poser ces questions.

Le premier dimanche de carême, il nous a été rappelé : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Dimanche dernier, Jésus nous a été révélé comme : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le » Aujourd’hui Jésus nous dit : « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »

Sur le chemin de Pâque que Jésus annonce en disant : « l’heure vient.. où les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et vérité. » Nous sommes invités à nous familiariser avec l’Ecriture, à nous rapprocher de la Parole de Dieu.

Cette Parole qui nous dit d’aimer notre prochain, de respecter toute femme et tout homme, de sauvegarder la Création qui nous a été confiée et que nous devons transmettre à nos enfants.

Cette parole qui est bien mise à mal dans ce monde où nous vivons : Car des enfants, des femmes, des hommes souffrent. Certains sont aux prises avec la guerre civile, en Libye. D’autres veulent plus de liberté, de considération. D’autres ont tout perdu dans le séisme ou dans le tsunami. D’autres encore craignent une contamination radioactive.

Nous rapprocher de la Parole de Dieu, c’est aussi regarder dans notre vie ce qui est indispensable, discerner ce qui est utile de ce qui est futile. Nous pouvons nous gaver de nourriture, de boisson, de gadgets. Nous pouvons nous étourdir en consommant sans modération. Mais il est une autre nourriture, une eau vive qui pourra nous combler : C’est la rencontre du Seigneur, dans sa parole, par l'Eucharistie et par le service du frère.

« Si tu savais le don de Dieu »

Frères et sœurs, tournons-nous vers le Christ ! Il est présent dans le malade, dans l’affamé, dans celui qui est seul, dans celui qui est rejeté, mais aussi tout simplement dans toute femme et tout homme que la vie nous fait rencontrer.

Amen.