Voici que la Vierge concevra et elle enfantera un Fils

Homélie du 4ème dimanche de l'Avent 2022

Frères et sœurs en Christ, nous voici à une semaine de Noël ! Nous avons écouté les textes qui nous sont proposés en ce quatrième dimanche de l'année A.

Alors, J'aurai pu vous parler de Marie qui fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint comme nous le dit Saint Mathieu dans l'Evangile de ce jour. Evènement incroyable mais que nous recevons dans la foi.

J'aurai pu vous parler du songe de Joseph, l'époux de Marie, homme juste que les circonstances de la grossesse de Marie déstabilise. Et avouons que nous comprenons bien les questions que celui-ci pouvait se poser !

J'aurai pu vous parler de cette parole d'accomplissement citée par St Mathieu : « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils. » Mathieu qui s'adresse aux judéo-chrétiens leur dit que se réalise la promesse faite à leurs ancêtres.

J'aurai pu reprendre le prophète Isaïe entendu dans la première lecture qui nous parle de la naissance d'un fils qu'on appellera Emmanuel, c'est à dire Dieu avec nous.

Tout cela vous l'avez entendu, tout cela vous le savez !

Mais est-ce qu'on a tout dit sur Jésus, sur Joseph, sur Marie ? Bien sûr que non !

Est-ce qu'aujourd'hui cette parole résonne en nous ? Et si oui comment résonne-t-elle ?Est-ce qu'elle nous aide à vivre ?

Reprenons le passage du livre d'Isaïe entendu d'aujourd'hui. Isaïe, ce grand prophète ou plutôt ces grands prophètes car l'écriture du livre d'Isaïe s'étend sur plus de deux siècles, nous parle ici d'un signe donné par Dieu.

Sous le règne du roi Acaz, dans un contexte de rivalités entre plusieurs royaumes, le prophète Isaïe s'appuie sur la foi en Dieu qui enverra un Sauveur, Emmanuel, dont on nous précise la traduction Dieu avec nous.

C'est ce signe, cette annonce qui sera reprise dans l'annonce faite à Joseph dans l'Evangile de Matthieu : « Marie, ton épouse... enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » et on nous précise là encore la traduction de Jésus, c'est à dire Le Seigneur sauve.

Donc jusqu'à l'incarnation, jusqu'à la naissance de Jésus, l'attente d'un sauveur est le marqueur de notre foi, de la foi de tous ceux qui nous ont précédés.

Alors je reviens à aujourd'hui, qu'attendons-nous ? Qu'est-ce que Noël représente pour nous et pour nos contemporains ?

Comme au temps du roi Acaz, des peuples se déchirent. On parle plus de guerre que de paix. Des femmes et des hommes vivent dans la misère, des enfants ne mangent pas à leur faim. On pourrait citer de grandes quantités de situations qui sont insupportables !

Et Noël dans tout ça ? Est-ce vraiment pour nous un signe d'espoir, d'espérance, de salut annoncé ?

Cette semaine avec les patients de l'hôpital psychiatrique, j'ai posé la question : Qu'est-ce que Noël pour vous ?

Je passe sur une réponse folklorique de l'un d'entre eux mais la majorité des patients a répondu : la naissance de Jésus. Un m'a dit la paix, un jour où on cesse de faire la guerre.

Je me suis souvenu d'une sentence de Jésus : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux humbles et aux petits »

Oui, il faut revenir à l'essentiel, Noël comme venue du Sauveur, promesse de paix, espérance à cultiver et enrichir en se nourrissant de la Parole de Dieu et du repas eucharistique.

Saint Paul dans sa lettre aux romains dont nous avons entendu l'introduction aujourd'hui nous redit qui est Jésus, ce sauveur attendu, Fils de Dieu.

Dans une semaine, nous allons célébrer cette naissance du Fils de Dieu qui prend chair de notre chair. Nous allons nous réjouir de l'avènement du Messie, l'Emmanuel, Dieu avec nous qui vient pour nous sauver.

Puissions-nous ne pas oublier tous ceux qui ne pourront pas se réjouir car ils sont dans les ténèbres et dans le froid, ceux qui sont victimes de la guerre ou de la maltraitance.

Très concrètement, je nous souhaite de penser au peuple ukrainien martyrisé, aux femmes iraniennes qui vivent sous contrainte d'un régime obscurantiste, au peuple afghan dont on ne parle plus guère dans les médias malgré la menace continue des talibans... J'arrête là mais il y a tant d'autres situations mortifères, y compris dans notre pays où le nombre de bénéficiaires de l'aide alimentaire ne cesse d'augmenter sur fond de crise économique.

Alors bien sûr, réjouissons-nous de la venue du Messie, de la naissance de Jésus, le Fils de Dieu mais soyons des acteurs de justice et de paix, chaque jour et pas seulement le 25 décembre.

Faisons de ce Noël une graine de paix à semer et à faire croitre.

Amen.