Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu

Homélie du 33ème dimanche ordinaire 13 novembre 2022

« Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »

C'est par cette citation de la fin de l'Evangile de ce jour que j'ai envie de commencer !

Il nous faut bien une parole optimiste pour compenser la lecture de ce passage difficile de l'Evangile de Luc. Ce sont des paroles dures qui termine le chapitre 21 mais elle annonce une rupture avant de commencer le récit de la Passion de Jésus.

Voici donc un récit qui pourrait paraître effrayant : « Quand vous entendrez parler de guerre et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Une lecture au premier degré pourrait s'appliquer à notre époque et nous bouleverser.

« On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et en divers lieux, des famines et des épidémies, des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. » Les guerres, le déréglement climatique sans parler de l'épidémie de covid sont autant de signes qui pourraient nous plonger dans un catastrophisme inapproprié.

Alors on peut se consoler en se disant que le monde en a vu d'autres. La grande peur de l'an mille était pour beaucoup l'annonce de la fin du monde.

Encore un peu de frisson avec la suite.

« Mais avant tout cela on portera la main sur vous et l'on vous persécutera »

J'arrête là avec ce discours dramatique pour que nous reprenions ensemble tout cela en rappelant la fin de la péricope du jour : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »

Quels que soient les drames que nous traversons, y compris les scandales qui frappent l'Eglise aujourd'hui, nous devons garder confiance en Dieu qui veut que « pas un cheveu de nos têtes ne soit perdu » !

Le monde dans lequel nous vivons est un monde fini, incomplet. Nous mêmes, sommes des êtres imparfaits, qui essayons de tendre vers la perfection comme nous l'a demandé, montré et enseigné Jésus Christ.

Il est bon de se rappeler cette incomplétude qui est la notre et le chemin que nous avons à faire pour aller vers Dieu.

Le Règne de Dieu est déjà là. Jésus nous l'a dit, mais il est encore à venir.

La situation de notre monde nous confirme que nous n'en avons pas fini des guerres, de la destruction de notre planète, des bas instincts qui conduisent à l'avilissement de l'homme.

Mais là encore, nous devons nous rappeler que Dieu veut notre bonheur, que nous sommes tous d'abord sauvés ! Jésus est venu nous le signifier en donnant sa vie pour chacun de nous, en étant vainqueur de la mort et en ouvrant pour nous tous le chemin de la vie.

Chaque annonce de malheur est suivie d'une parole de consolation.

Ainsi déjà le prophète Malachie dans la première lecture annonçait « le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. » Et il précisait : « Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l'impièté, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera. »

Mais cette sentence est contre balancée par l'annonce du soleil de justice qui se lèvera et apportera la guérison à ceux qui honorent le Seigneur.

Chaque parole difficile qui correspond au mal dont est capable l'homme est toujours suivie d'une parole de miséricorde de la part de Dieu pour celui et celle qui met sa confiance et garde espérance dans le Seigneur.

Ainsi, il faut compléter « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » par la suite « C'est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Rien n'est impossible à Dieu mais il demande la participation de l'homme, son adhésion au commandement qui résume tout : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces et ton prochain comme toi-même. »

C'est encore ce que nous dit Paul lorsqu'il s'adresse à la communauté de Thessalonique mais qui vaut pour nous aujourd'hui : « Dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n'être à la charge d'aucuns d'entre vous. »

Paul nous invite à être des acteurs et non pas des consommateurs !

N'ayons pas peur des catastrophes, des guerres, des crimes commis par les esprits tourmentés. Ayons confiance et gardons l'espérance en Dieu dont l'amour pour nous est infini. Dieu qui est justice et miséricorde.

Reprenons les paroles du psalmiste

« Acclamez le Seigneur car il vient pour gouverner la terre,

pour gouverner le monde avec justice et les peuples avec droiture. »

Amen.