Neuvième marche pour la Paix

Homélie des Vigiles

« De quoi discutiez-vous en chemin? » Cette question posée par Jésus à ses disciples, c'est à nous qu'elle est posée aujourd'hui. Pendant que nous marchions pour la paix comme tous les ans à pareille époque, nombreux pouvaient être les sujets de conversations!

Cette marche qui symbolise le nécessaire effort pour conquérir la paix, c'est une occasion de méditer les grands textes d'artisans de paix. En premier, écoutons Jésus, le Prince de la Paix qui nous a dit : « Celui qui accueille en mon nom un enfant, c'est moi qu'il accueille. »

Ainsi, nous avons pu en chemin rendre grâce pour la vie qui nous est donnée, pour la lumière qui nous éclaire, pour la beauté de la nature que nous avons traversée. Nous avons aussi pu prier pour le monde qui continue de se déchirer, aujourd'hui encore et toujours, prier pour que les extrémistes de tous horizons fassent un effort de compréhension et un pas de réconcliation.

Mais peut être comme les disciples, nous sommes nous satisfaits de notre place en nous disant que nous étions de bons chrétiens, que nous aurions une bonne place parmi les justes aimés de Dieu.

Qui peut dire qu'il n'a jamais eu ces pensées de suffisance en se disant qu'il faisait tout comme il faut et méritait sa place auprès du Père?

Et bien, Jésus nous remet les idées en place, lui qui a donné sa vie pour le Salut du monde : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier et le serviteur de tous. » Voilà bien le message que nous devrions graver dans nos coeurs. Par notre mission de baptisé, nous devons aller vers les plus pauvres et nous faire leurs serviteurs.

Au cours de cette marche, nous avons lu un texte de Joshin Luce Bachoux, une nonne bouddhiste qui nous dit : « J'aimerai que le monde fasse une pause, qu'il nous offre un instant où s'essouffle la violence, cesse la folie... » Oui, nous pourrions nous arrêter, nous pourrions nous désespérer et rester les bras ballants, fuir le monde et laisser la violence s'installer. Mais Jésus nous a envoyé en mission pour que nous participions à l'oeuvre créatrice du Père.

En marchant aujourd'hui, nous avons signifié ce déplacement qu'il nous faut opérer. Nous voulons être des artisans de la construction du Royaume de Dieu, des serviteurs de tous pour que la gloire de Dieu soit révélée au monde. Nous sommes ce peuple qui marche à la suite de Jésus, lui le seul Grand Prêtre, la Tête du corps dont nous sommes les membres.

Il s'est abaissé jusqu'à nous pour nous relever avec Lui.

Alors de quoi discutiez-vous en chemin?