Ce Noël 2020, en pleine pandémie, nous redoutions qu'il soit dévalorisé. Comment vivre la joie de Noël lorsqu'il est impossible de se réunir en famille ? Comment se réjouir quand tant de personnes sont malades, isolées, en situation de précarité économique ?
Ne serait-ce pas le moment de revenir à l'essentiel ? Le temps d'affirmer haut et fort que Noël n'est pas la fête de la consommation excessive, de la consommation qui nous consume. Noël n'est pas la fête des cadeaux qu'ils soient donnés ou reçus. Ou plutôt si, mais il faut savoir de quel cadeau on parle : Celui de la Paix, de la Justice et de l'Amour. Noël est avant tout la naissance d'un enfant dans un petit village de Palestine. Une naissance dans l'inconfort et l'intimité d'une famille migrante. Une naissance qui allait changer le monde puisque deux mille ans plus tard, elle rassemble une grande partie de l'humanité.
Je vois dans ce Noël extra-ordinaire au sens propre plusieurs motifs personnel de réjouissance. Il y a eu cette veillée de Noël à l'hôpital psychiatrique. Contrairement à l'habitude, seuls les patients, des soignants et les membres de l'aumônerie étaient présents. La distanciation physique faisait que la chapelle semblait remplie. L'absence de messe hebdomadaire rendait cette célébration plus savoureuse, plus priante, plus vraie. Il y a eu aussi cet appel téléphonique d'un ami musulman qui venait me souhaiter un joyeux Noël et appelait sur moi et ma famille la bénédiction de Dieu.
Ce Noël a été beau car plus humble, plus dépouillé de ces ors, plus proche de Celui qui s'est fait le Serviteur de tous.