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  le blog diacreauservicedelapaix

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Un diacre de l'Eglise catholique s'exprime sur la société, sur l'Eglise, sur la paix.


Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir!

Publié par Max sur 17 Février 2014, 11:32am

Catégories : #méditation

Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir!

Homélie du dimanche 16 février (6ème dimanche du temps ordinaire année A)

 

Frères et soeurs, j'ai envie que nous creusions deux ou trois pistes qui nous sont présentées dans l'Evangile de ce jour. Car ce que Jésus dit à ses disciples, c'est ce que nous devons entendre encore aujourd'hui et mettre en pratique.

 

Je vois en premier la question de Jésus et la Loi, ensuite, une réflexion sur l'offrande et la réconciliation, enfin la cohérence de l'engagement.

 

Jésus et la Loi, c'est cette parole du sermon sur la montagne : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : avant que le ciel et la terre disparaisse, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise. » Derrière le sens profond de cette parole, il y a une image qui est celle de l'écriture sémitique (hébreu ou araméen). L'écriture se fait avec des consonnes et on la vocalise par des petits traits ou des points. Changer ou omettre ces signes peut changer complètement le sens d'un mot. C'est pourquoi, il est important de ne pas les modifier. Mais ce que veut dire Jésus avant tout, c'est que la Loi de Moïse demeure valable. Les commandements de Dieu ne peuvent pas être accommodés à notre bon plaisir. Avant tout il y a un commandement qui englobe tous les autres : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout coeur, de toute âme, de toute ta force » Vous trouverez ce commandement dans le livre du Deutéronome (Dt 6,6) et Jésus va le reprendre lorsque un scribe lui demande quel est le premier de tous les commandements. Ainsi donc Jésus ne veut pas abolir la Loi, il dit même qu'il va l'accomplir. Et accomplir la Loi de l'Amour c'est aller jusqu'à donner sa vie, ce qu'il va faire en passant par la croix.

 

Alors qu'est-ce que cela veut dire pour nous aujourd'hui. Il ne s'agit pas forcément de donner sa vie en mourant, même si des chrétiens meurent encore dans certains pays au Nom de Jésus. Il s'agit de faire que notre vie soit au service de nos frères et soeurs, qu'elle ne soit pas égocentrée, uniquement tournée vers notre bon plaisir. Être au service de ses frères et soeurs, c'est sans doute ce que beaucoup d'entre nous font en visitant des malades, en secourant ceux qui ont faim, ceux qui sont au chômage, ceux qui ceux sans abri, sans papiers... Encore une fois, je vais répéter que Diaconia 2013 pour lequel nous nous sommes engagés, doit se poursuivre. Le rassemblement de Lourdes n'était qu'une étape sur le chemin du frère qui est constitutif de notre état de baptisé!

 

Revenons maintenant à l'offrande et la réconciliation. Jésus nous dit : « Lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » Je crois que là, on comprend immédiatement ce que cela veut dire pour nous aujourd'hui comme cela l'était il y a deux mille ans en Galilée. Et si ce n'est pas assez clair, on peut tout simplement reprendre ce que vient de dire le pape François mercredi : « Celui qui va à la messe ne doit pas y aller parce qu'il se croit ou veut apparaître meilleur que les autres, mais parce qu'il reconnaît qu'il a toujours besoin d'être accueilli et régénéré par la miséricorde de Dieu. Si l'un de nous ne pense pas avoir besoin de la miséricorde de Dieu, s'il ne se considère pas comme un pécheur, mieux vaut qu'il n'aille pas à la messe. » C'est une autre manière de dire que notre présence ici est intimement liée à notre vie de tous les jours. Il n'y a pas une « casquette » que nous portons à l'extérieur et celle que nous changerions pour venir présenter nos offrandes à la messe. Ce que nous apportons ici, c'est notre vie de tous les jours, le malade que nous avons visité, le pauvre à qui nous avons donné un peu d'argent et... le frère avec qui nous nous sommes réconciliés. Si une situation de conflit demeure un boulet que nous traînons, Jésus nous dit (et c'est cela que le pape nous rappelle) qu'il faut d'abord gérer ce conflit avant de venir nous présenter à l'autel. Quand nous recevrons le Corps du Christ, il nous faut être débarrassé de nos fardeaux. Ne dirons-nous pas d'ailleurs avant de recevoir le Corps du Christ : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé. » Le dirons-nous sincèrement ou hypocritement?

 

Le dernier point que soulève l'Evangile de ce jour est souligné par cette parole : « Quand vous dites oui, que ce soit un oui, quand vous dites non que ce soit un non. » Jésus appelle à la cohérence de nos engagements et cela aussi est valable autant pour nous que pour les disciples qui l'entouraient. Sommes-nous des chrétiens de parole? Sommes-nous fidèles aux promesses de notre baptême, de notre confirmation? Dieu ne nous demande pas l'impossible. Nous sommes petits, pauvres et pécheurs devant lui. Il nous faut en être conscient et demander sa miséricorde. Seule la rencontre de Jésus peut nous relever, nous faire grandir. Mais ce que nous nous engageons à faire, nous devons le faire, à la mesure de nos moyens. Et lorsque nous avons pris une décision, il faut s'y tenir. Que notre oui soit un oui et que notre non soit un non. Pour cela nous avons des atouts incomparables. Comme le dit Ben Sirac le Sage : « La vie et la mort sont proposées aux hommes, l'une ou l'autre leur est donnée selon leur choix. » et Paul nous donne la clé : « Frères, c'est bien une sagesse que nous proclamons devant ceux qui sont adultes dans la foi... Et c'est à nous que Dieu par l'Esprit, a révélé cette sagesse. »

 

Frères et soeurs, soyons des chrétiens heureux. La Bonne Nouvelle nous est annoncée : Dieu nous aime et nous demande de pratiquer ce commandement de l'amour. Sachons le faire en vérité, en étant capable de pardonner et en étant fidèle à nos engagements. Alors nous pourrons redire les paroles du psaume : « Heureux les hommes intègres dans leurs voies qui marchent suivant la loi du Seigneur! Heureux ceux qui gardent ses exigences, ils le cherchent de tout coeur. »

Amen.

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